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Excuse me, I think I'm naked: on a wall of Barcelona.

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On entend de plus en plus fréquemment le terme de "logiciel libre" dans les médias - que ce soit à la radio, à la télévision, ou sur internet. Si les informaticiens sont parvenus à faire comprendre au grand public tout l'intérêt d'outils tels que le navigateur Mozilla Firefox ou le client mail Mozilla Thunderbird, le concept du logiciel libre reste bien éloigné de la sphère médiatique. Et pourtant... Et pourtant, lorsque l'on a la chance d'avoir approché la communauté du logiciel libre, on se prend à rêver que Monsieur tout le monde connaisse des produits comme OpenOffice.org (suite bureautique concurrente de Microsoft Office), Ubuntu (distribution linux extrêmement simple d'utilisation), Gimp 2 (retouche d'image), Xchat (dialogue par internet), ou encore le lecteur multimédia Xmms. Le gestionnaire de PME, ou le père de famille typique, ne sont pas encore suffisamment sensibilisés à l'existence d'alternatives gratuites à la solution payante du tout Microsoft. Il faut bien reconnaître que la présentation commerciale du logiciel libre, malgré son excellence, est source d'interrogations pour les non initiés. Comment réagir face à un produit offert, gratuit, dont on nous dit qu'il fonctionne aussi bien - voire mieux - que des concurrents chers, et même très chers ?

Pour imager un peu cette interrogation, posons une question similaire : dois-je accepter de conduire un nouveau modèle de voiture que l'on me donnerait gratuitement, en prétendant que cette voiture est plus sécurisée que les modèles en vente, mais qu'elle est aussi plus agréable, plus confortable et qu'elle durera plus longtemps ? Tout ça, évidemment, sans me garantir que je n'aurai pas d'accidents ou de pannes. Alors que, si je conduis une des voitures en vente chez les concessionnaires, il est probable que j'aurai des pannes, mais n'importe quel garagiste pourra tenter d'effectuer une réparation, car la technologie employée part ce type de véhicule est répandue et bien connue. Voici la première inquiétude : la méfiance face à la gratuité, et l'absence d'une étendue temporelle de l'utilisation des logiciels libres par un vaste groupe de personnes.

La seconde interrogation concerne la prétendue difficulté d'employer un logiciel libre. "Tous ces logiciels ne sont destinés qu'aux gens initiés", "c'est à réserver aux gourous de l'informatique". C'était vrai jusqu'à récemment, même si ces "spécialistes" prétendent depuis des années le contraire. Aujourd'hui, qui peut réellement affirmer que l'utilisation de Firefox est plus compliquée que celle d'Internet Explorer ? En vérité, il s'agit plus souvent d'une lassitude de l'utilisateur lambda face aux évolutions constantes de l'informatique. Si certes, les solutions existantes ne sont pas optimales, il est souvent jugé trop compliqué de changer, même si les nouveautés sont bien plus efficaces. La méconnaissance, et le désintérêt, servent à coup sûr la cause des produits commerciaux, qui peuvent occuper le terrain médiatique en promettant monts et merveilles à l'internaute consommateur moyen.

C'est là un des objectifs que le logiciel libre doit se fixer : parvenir à populariser ses outils, en recourant à des politiques promotionnelles agressives. La campagne de Mozilla Firefox, dont le point d'orgue est la publication d'une publicité en double page dans le New York Times, constitue un parfait exemple du type de promotion que doivent se donner les outils aboutis du monde libre : l'utilisation d'une communauté sensibilisée à la problématique, capable de "remercier" le logiciel libre de sa qualité en en effectuant la promotion auprès des proches. Mais, surtout, auprès du grand public. Même si ce n'est pas simple, c'est un effort à faire.

  • written on: 2004-12-24