Elle approche à pas de loups, sans se dévoiler ni susciter la convoitise habituelle. Elle approche, le dos courbé, la tête basse, sans qu'on la voie venir. Son pas pourtant est assuré, et sa démarche franche : elle sera là à l'heure convenue. Mécanique, régulière, sa lente avancée n'effleure vos idées que dans l'aube blanche et le soir qui tombe. Et alors, seul et pensif, vous cheminez avec elle sous la nue étoilée, imaginant à l'avance les chemins que vous emprunterez ensemble.
Parfois, vous devinez sa présence, au loin, vous imaginez son arrivée, et vous rêvez l'instant où elle viendra vous cueillir dans votre quotidien. Mais le trépidant enchainement des priorités ne permet pas de s'alanguir sur ces douces pensées, et déjà celle que vous guettiez, le regard dans les étoiles, disparait dans la bouche du métro.
Elle ne vous donnera rien avant l'heure mais, immuable, elle sera ponctuelle. Tournez vos efforts vers d'autres objectifs, avancez droit sur votre route et continuez à créer en demeurant serein et concentré. Car elle approche, la douce période des vacances, celle où tous les espoirs éclosent et les idées grandissent. Celle où le temps est suspendu, et où le cadran de la montre et les aiguilles qui tournent n'ont plus d'importance.
- written on: 2006-09-09